mercredi 5 octobre 2011

Yverdon se rassure, sans vraiment assurer

03/10/2011 - Article paru dans La Région Nord Vaudois






Brillants durant vingt minutes, les yverdonnois ont ensuite joué aux minimalistes. Suffisant pour enregistrer une sixième victoire consécutive, Coupe de Suisse y compris, suffisant pour accrocher les premières places du classement.

Depuis six matchs, Yverdon semble avoir trouvé sa bonne dynamique, celle d’une équipe fomentée à la gagne. Mais pour une formation destinée à jouer les premiers rôles, la longue route vers l’ivresse de la promotion passera, indubitablement, par des matchs étriqués et délicats, de ceux qui se gagnent chichement, sans que la manière ne s’y adjoigne forcément.

Samedi face à YB, les hommes à Stephan Cornu ont justement su allier l’utile à l’efficace. «Dans le foot c’est évident, il faut aussi savoir gagner sans la manière. Aujourd’hui, sans être brillants, on a été capables de s’imposer grâce à un excellent début de match. C’est évidemment très important pour la confiance» analysait sobrement Esteban Rossé, allusion faite à ces vingt premières minutes de domination totale où la coexistence sur le terrain était unique.

Nacim Abdelali, superbe maître à jouer

Les premières grosses occasions d’Alex Pinto (3e et 11e) prouvaient qu’Yverdon jouait bien, jouait juste, poussait son adversaire au mutisme total sous l’impulsion de Nacim Abdelali, superbe maître à jouer du milieu de terrain. Complètement dominateurs dans le jeu, c’est pourtant sur balle arrêtée que le salut vint, l’offrande de Martin Douillard trouvait la tête appliquée de Mustafa Sejmenovic (14e). Un copier-coller de cette occasion plus loin, et voilà que le même Sejmenovic manquait le break, sa reprise ne trouvant que la barre transversale d’YB (19e).

Vingt minutes de folies, vingt minutes à sens unique, et puis plus rien. Le jeu yverdonnois se liquéfia alors au gré des remontrances adverses. YS balbutiait son jeu, comme fatigué de l’accumulation des matchs des récentes semaines. Et sans les bonnes interventions de Luca Ferro (58e et 80e), la pilule aurait pris un goût amer pour des yverdonnois.

C’est donc sans forcément y mettre la manière qu’YS a assuré l’essentiel de sa besogne. Une modeste récompense pour les anciens joueurs du club dont la réunion annuelle avait lieu samedi. Une consolation qui suffira certainement à Stephan Cornu.

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Yverdon-Sport – BSC Young Boys M21 1-0 (1-0)

But: 14e Sejmenovic 1-0

Yverdon-Sport: Ferro; Monteiro, Lalombongo, Sejmenovic, Rossé (72e Chioda); Mayila, Abdelali, Pinto (84e Bekteshi), Amaya (59e Benhaddouche), Douillard; Henares. Entraîneur: Stephan Cornu.

BSC Young Boys M21: Mvonga; Manca, Gutierrez, Alioski, Rawyler (77e Ukoh); Laurent, Miani (59e Gomes), Naili, Dussin (72e Makshana), Tosetti; Frey. Entraîneur: Joël Magnin

Notes: Stade Municipal d’Yverdon, 695 spectateurs. Arbitrage de M. Waeber qui avertit Abdelali (30e jeu dur), Henares (34e jeu dur), Gutierrez (83e jeu dur), Sejmenovic (89e jeu dur) et Manca (90e jeu dur). Tir sur la transversale de Sejmenovic (19e).

jeudi 29 septembre 2011

J'ai mal à ma Champions League

29/09/2011 - Article complet et commentaires disponibles sur Cartonrouge






Hier soir, j'ai regardé la Champions League. Je ne me suis pas ennuyé, non, mais l'attrait du zapping m'a titillé, à la limite du ras-le-bol sportif -- diable que c'est rare.

 Après la passion du lundi soir, oui, je m'attendais à mieux, beaucoup mieux, surtout de la part des caciques du monde du foot; des clubs millionnaires et des joueurs grandiloquents qui s'émancipent de cette Champions League riche aux as.

 Norwich-Sunderland, entre sapeurs et carnassiers

Lundi soir pourtant, ce n'était que Norwich City versus Sunderland. Un match entre sapeurs et carnassiers. Un match de milieu de tableau anglais certes, mais une partie où l'implication est totale, les joueurs dévoués à leur supporters, mais surtout au bien-être du jeu: pas de simulation, pas de fourberie, pas de tricherie, un match sans mauvais geste aucun. Bien au-delà du kick-and-rush qu'on abhorre tant ici, dont on se pavane avec une condescendance grave, ce match m'a tenu en grippe et la grappe, la passion du ballon rond en bandoulière.

 26,107 spectateurs de Norwich qui chantent leur fierté, accompagnés de bonne bière et de tatouages de mauvais goût. Qui chantent à la gloire de Léon Barnett, colosse central aux allures de boxeur auteur du magnifique 1-0; de Steve Morison, international gallois longiligne qui adore l'effort, même dans le vide, surtout pour le dévouement des siens. Pour l'anecdote, Norwich s'est imposé 2-1. Mais le rythme fut haletant, passionnel et incessant, rien vu du temps filer.

 Vive la Champions League. Ou pas. 

 Hier soir, c'était jour de gloire, vive la Champions League. Mais je me suis ennuyé ferme. J'ai bien cherché à m'immiscer dans un Valence-Chelsea à priori prometteur, mais après quelques minutes de passivité grave, où les équipes s’observent passivement, où chaque joueur qui ose sortir des 20 mètres carrés qui lui sont attitrés est sermonné, sur le champ, par son entraîneur. Je craque devant tant de crainte et de couardise. Et je zappe.

Au tour de Milan-Plzen. C'est déjà mieux. Mais Antonio Cassano, formidable funambule du ballon, s'essaie maladroitement à une simulation stupidement ridicule. Je craque devant cette tricherie risible. Et je zappe.

Vive le foot, le vrai

Je me rabats sur Marseille-Dortmund, bon gré mal gré. Pendant que Christophe Dugarry s'égosille devant la faiblesse du niveau de jeu, qu'il avoue ouvertement ne connaitre ni le championnat allemand ni Mario Götze -- bonjour l'esprit d'ouverture pour un consultant --, je vois Loic Rémy hurler à la mort sur une touchette de Mats Hummels. On donnerait Rémy pour mort, il ne se lève qu'au moment où M.Eriksson brandit son carton jaune. J'en ai ma claque. Et je zappe, tout en observant le fossé qui sépare la gloire, le strass et les paillettes de la Champions League et le genre, bien plus terre-à-terre des modestes cabochards du milieu de tableau anglais.

Entre soi-disant esthètes de la CL et vrais puristes de la perfide Albion, chacun ira de sa préférence. Moi j'ai clairement la mienne.

Pourtant, je m'obstine. Je transite sans cesse entre l’Espagne et la France, entre la TSR et Canal Plus. Je reprends mon tour des stades en attendant mieux, en attendant de voir du foot, du vrai. Ou en attendant, par exemple, le Wolverhampton-Newcastle du weekend prochain. Vive le foot, le vrai.

Carrow Road, l'antre du plaisir

mercredi 24 août 2011

L’auto-cross en démonstration à Novalles

23/08/2011 - Extrait paru dans La Région Nord Vaudois






Pour sa 13e édition, l’auto-cross de Novalles a fait la fête aux sports mécaniques.

Pour les amoureux de sports mécaniques, de bagnoles cabossées et de moteurs aux ronronnements bricolés, l’auto-cross de Novalles représentait une aubaine, un événement à disséquer avec passion. Et il n’y en n’avait pas que pour les habitués des circuits, ces baroudeurs de terrains vagues à la recherche de l’adrénaline des circuits d’auto-cross. Baptêmes en hélicoptère, démonstration de voitures télécommandées, fire-bikes, manches réservées aux filles et aux enfants: tout le monde y trouvait son compte, y compris le simple badaud en quête de découvertes.

"Chaque année, nous cherchons vraiment à créer quelque chose de convivial. Ici, les termes de compétition et de course sont à bannir, il n’y a ni classement, ni concurrence; tout simplement cette volonté de se faire plaisir dans un cadre convivial" insistaient, de concert, Philippe Cornu et Jacky Basile, respectivement secrétaire et président du Noval Auto-Cross, la section organisatrice de l’événement.

Et la demande va croissante. Venus des quatre coins de suisse-romande – de Fribourg, du Valais, de Neuchâtel et du nord-vaudois bien sûr – pour cette 13e édition, l’auto-cross a vu défiler près de 70 voitures de tourisme, toutes converties en de véritables bolides capables de se bousculer parmi sur un circuit sinueux et longiligne. Des voitures qui n’hésitent pas à se tamponner, à s’entrechoquer pour la gloire du dépassement. "Il y’a 13 ans, huit voitures étaient au départ. Avec près de septante véhicules au départ aujourd’hui, cela prouve qu’une demande pour de telles démonstrations existe. Participer à de telles courses, ailleurs, coûte cher. Notre but est de rendre la discipline accessible à ceux qui se passionnent pour l’auto-cross" précisent encore Philippe Cornu et Jacky Basile.

Entre chaque manche d’auto-cross, c’était une vraie foire à l’animation, entre modélisme automobile et la démonstration d’un puissant avion télécommandé d’une puissance de 400 chevaux. A Novalles, la mécanique était reine, les participants ses rois.

Pour une présentation vidéo de l'événement, visitez la page de MaxTV.

lundi 15 août 2011

2e ligue inter-régionale: Le départ raté du Thierrens

15/08/2011 - Extrait paru dans La Région Nord Vaudois






Pour ses premiers pas en 2e ligue interrégionale, le FC Thierrens s’incline face à Team Vaud. Son réveil trop tardif, une fois le seul but du match concédé, a prétérité ses ambitions de victoire.

Le FC Thierrens a cette réputation lancinante, tortueuse, d’être redoutable à domicile. La saison 2010-2011 l’a d’ailleurs confite à la quasi-perfection en ses terres: 11 victoires en 12 matchs, sa seule défaite n’étant qu’un match de remplissage lors de la dernière journée de championnat (FC Bavois, 0-3), sans intérêt aucun, puisque le FC Thierrens préparait déjà sa finale de promotion.

Une réputation à défendre

Mais la réputation du FC Thierrens ne s’arrête pas à sa maîtrise à domicile. Elle s’étend à sa rigueur tactique, son emprise physique et cette propension à ne jamais abdiquer, surtout lorsque l’adversité s’entête ou s’échine à vouloir imposer une assise sur le jeu. Cette réputation attise les appréhensions, mais surtout les craintes, même loin à la ronde. A tel point que le Team Vaud d’Alexandre Comisetti avait décidé d’aligner une équipe confirmée, avec Baptiste Buntschu et Nelson Borges en tête de file, deux joueurs contingentés au Lausanne-Sports.

Mais les hommes à David Tenthorey, eux aussi, savent s’entêter, même si l’adversité s’échine à imposer sa supériorité technique au cours d’une première période dominée mais stérile, surtout grâce au formidable Guillaume Pasche, roi de la défense locale. «Défensivement, on a su être agressifs dans le bon sens du terme. Malheureusement, on a été incapables de créer les bonnes transitions entre nos lignes afin d’alimenter nos attaquants. Pour marquer, il fallait donc profiter de nos balles arrêtées, l’un de nos points forts.»

Paradoxalement pourtant, c’est suite à un coup-franc mal négocié que le Team Vaud marquait le seul but du match (48e), sur une contre-attaque brillante d’efficacité, rapide comme l’éclair, une offensive menée alors que la défense du FCT était, une fois n’est pas coutume, désorganisée. Une ouverture du score méritée et méritoire, tant les qualités techniques et collectives du Team Vaud bousculaient les habitudes des broyards. A David Tenthorey de pester: «J’accepte la défaite sans problème aucun. Mais ce qui m’irrite passablement, c’est la manière dont on encaisse ce but. Nous travaillons énormément ces balles arrêtées durant la semaine, et voilà qu’on prend le seul but du match sur une phase de jeu qui aurait dû nous profiter. C’est peut-être l’apprentissage de la 2e ligue interrégionale, je ne sais pas, mais ça a le don de m’énerver.»

Team Vaud vacille, plie, mais ne rompt pas

Jusqu’alors inoffensif, le FC Thierrens est alors sorti de sa réserve, poussant Team Vaud à reculer, à commettre de trop nombreuses fautes. Les coups-francs s’accumulaient, les incursions s’additionnaient pour un FC Thierrens fidèle à lui-même, travailleur et perspicace, volontaire et incisif. Alors que tous les indicateurs poussent à ne pas reculer pour gérer un avantage au score, Team Vaud rabaissait sa ligne de récupération, pliant face aux accélérations des locaux. Mais malgré quelques occasions sur balles arrêtées pour Freymond (72e) et Pasche (90e), Thierrens a finalement mordu la poussière d’une partie engagée, intense – parfois à la limite – mais finalement pauvre en occasions de but.

Cette défaite à domicile a-t-elle le don d’inquiéter Guillaume Pasche? «Non, On doit persévérer, cette défaite ne doit pas nous toucher mentalement. D’ailleurs, une fois nos blessés et vacanciers de retour, je pense que nous ferons les points nécessaires.»

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FC Thierrens – Team Vaud M21 0-1 (0-0)

But: 47e Alvarez 0-1

FC Thierrens: Lugrin; Li.Pasche (55e Crisinel), G.Pasche, Meylan (83e Séchaud); Roder, Vallone, Freymond, Lages (62e Colella), Ruch, Kolly; Luongo

Team Vaud M21: Debonnaire; Cuénoud, Veuthey (46e Borges), Buntschu, Debluë; Dessarzin, Sabedini, Kilinc, Lavanchy (66e Mbanga); Sukaj (80e Diaby), Alvarez.

Notes: Terrain du Marais, 148 spectateurs. Arbitrage de M. Crevoisier, qui avertit G.Pasche (50e, jeu dur), Debluë (73e, jeu dur), Kilinc (78e, jeu dur), Debonnaire (90e antisportivité), Dessarzin (94e, antijeu) et expulse Debluë (88e, deuxième avertissement pour jeu dur).

mercredi 10 août 2011

La Suisse toujours en quête de ses vérités

Mercredi 10 août 2011
Liechtenstein - Suisse 1-2 (0-2)


Alors bien sûr, ce n'est que le Liechtenstein. 118e nation au compteur FIFA, modeste cabochard des terrains verts, indécrottable gambit habitué aux fessées collectives. Le Liechtenstein, c'est une nation dont le point d'orgue d'une campagne qualificative n'est peut-être que le tirage au sort des poules, instant certainement palpitant, rêveur, qui édicte quelle star on accueillera en ses terres, de France, de Hollande voire d'Espagne ou d’ailleurs, en attendant sa modeste contrepartie venue tout droit d'Andorre, de Macédoine ou des Îles Féroé.

Ce n'est peut-être que le Liechtenstein, mais on peut, légitimement, tirer les enseignements qui en découlent. Aussi futiles soient-ils pour une Nati lancinante, roturière qui n'a -- il fallait s'y attendre -- pas appris grand chose de ce déplacement en territoire voisin. Tour d'horizon des moyens en présence.

Inler, Liechtsteiner: mention bien

Il y'a d'abord la force tranquille, Gohkan Inler, la centrifugeuse à ballon, celui par qui tous les bons coups essaiment. Pourtant loin d'une forme physique idéale, il a encore démontré son sens ambidextre du jeu, ouvertures pied droit ou pied gauche peu importe, du moment qu'un coéquipier comprend l'offrande.

Et justement, autour du napolitain, on a senti une certaine appréhension. D'Innocent Emeghara d'abord: prometteur à GC, il semble parfois manquer de confiance, s'égosille dans d'improbables périples ou disparait carrément de la carte. Sa bonne combinaison avec Ziegler a bien failli permettre à Derdiyok d'ouvrir le score, mais la tête de l'attaquant de Leverkusen ne faisait que frôler le cadre (11e) de Peter Jehle. On n'en verra pas davantage d'Emeghra, et s'il doit suppléer à l'absence de Barnetta ou de Degen face à la Bulgarie, il devra être beaucoup plus constant dans ses œuvres.

Le constat vaut également pour Admir Mehmedi ou Moreno Costanzo, souvent brillants en club, mais bien trop disparates, égarés voire taciturnes dans leurs entreprises respectives. Comme pour prouver qu'entre les M21 et le monde des hommes, le fossé reste une gangrène putride, un rubicond qu'on ne franchi qu'à la sueur de son front, même face au Liechtenstein.

Heureusement, il y'a Stefan Liechtsteiner. Encore une fois, l'homme n'a pas été avare dans l'effort, il a encore démontré que sa rage perpétuelle et son sens de la gagne n'ont pas d'égal au niveau national. Même face au Liechtenstein, là où beaucoup d'autres baissent le pied par négligence ou par condescendance, le nouveau latéral de la Juve sait déborder, rythmer son couloir d'allées et venues incessantes. Concrètement, il a offert l'ouverture du score à Derdiyok (15e), avant de provoquer le but contre son camp de Stocklasa (33e).

La motivation comme excuse

Dans le même couloir, Shaqiri lui aussi a tenté, a manœuvré, trop souvent à contresens, surtout en fin de match où il a voulu abuser des mauvaises choses. Souvent ronchon, railleur, il n'a jamais pu déborder, encore moins percuter la défense de la Principauté. Le bâlois s'est offert, mais souvent dans le vide, le sentiment de vouloir forcer sa donne.

Ce qui a évidemment manqué à la Suisse, c'est une gigantesque dose de motivation. Alors bien sûr, beaucoup sont en phase de préparation -- Senderos a paru lourd comme un char, pataud comme rarement -- mais quand on voit la disponibilité et l'abattage des robustes joueurs de Challenge League à Vaduz que sont Marco Ritzberger et Franz Burgmeier, on sent clairement que de part et d'autre, tous n'avaient pas les mêmes prérogatives au moment d'aborder cette partie amicale.

Condescendance coupable?

Condescendance suisse? Peut-être bien. Dans le football pourtant, c'est bien connu, tout le monde sait se hisser à niveau de l'adversité, surtout lorsqu'elle est plus talentueuse. La Suisse s'est-elle mise au niveau adverse, ou est-ce l'inverse? On optera à sa propre guise.

Mais dès lors, lorsque l'équipe de Suisse se frottera tantôt à la Hollande (11.11.11), tantôt l'Argentine (29.02.12), les suiveurs seront en droit d'attendre un engagement total, soutenu, avec comme seul attente celle d'observer des helvètes à la fougue joviale, comme pour prouver qu'entre le Liechtenstein et les caciques de ce monde, on saura faire la part des choses.

De cette rencontre face au Liechtenstein, on ne retiendra donc pas grand chose. Peut-être que les statisticiens garderont en mémoire le 3e but en sélection d'Eren Derdiyok. Certainement qu'Ottmar Hitzfeld ne retiendra que la victoire, voire le constat que son équipe peine encore et toujours à malmener un adversaire classé au-delà du centième rang mondial.

De son côté, le simple quidam, le fervent supporter de la Nati ne retiendra, lui non plus, pas grand chose. En attendant mieux face à la Hollande ou l'Argentine, mais surtout, lors de la réception de la Bulgarie.

Shaqiri, Inler, Derdiyok: une victoire et c'est tout

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Liechtenstein - Suisse 1-2 (0-2)

Notes: Rheinpark, Vaduz. 5,444 spectateurs. Arbitrage de M.Eisner (Aut).

Buts: 15e Derdiyok 0-1. 34e Martin Stocklasa (autogoal) 0-2. 51e Ritzberger 1-2.

Liechtenstein: Jehle; Oehrli, Michael Stocklasa, Martin Stocklasa, Rechsteiner; Ritzberger, Polverino (90e Kaufmann), Wieser (46e Hasler), Burgmeier; Beck (74e Büchel), Frick (92e Hanselmann).

Suisse: Benaglio (46e Leoni); Lichtsteiner (82e Berardi), Djourou (63e Ferati), Senderos (57e Klose); Ziegler; Dzemaili, Inler; Shaqiri, Mehmedi, Emeghara (63e Costanzo); Derdiyok (63e Gavranovic).

Nyon et Carouge se quittent en bons amis

23/07/2011 - Article paru dans Le Matin




Longtemps approximative, la partie s’est affolée tardivement, au gré de deux buts magnifiques.

Dans cette Challenge League à six relégués, il a déjà été tant écrit que chaque point vaudrait cher, son pesant de transpiration et d’adjonction de courage. Hier soir, l’urgence mathématique n’était pas encore à l’agenda, mais déjà, les atermoiements vont bon train: «Nous n’allons pas faire la fine bouche. En égalisant dans les arrêts de jeu, ce point me semble logique. Mais au vu de notre bonne entame de match, mon principal regret est de ne pas avoir marqué les premiers, car je pense que la physionomie aurait été différente.» Jean-Michel Aeby ne pestait pas, mais se faisait clairement nostalgique de ces 25 premières minutes de monopole et de domination caduques, où les occasions se sont multipliées pour le Stade Nyonnais.

Mais dominer n’est pas marquer. Et après les bonnes possibilités de Chentouf (16e) et de Besseyre (26e), Carouge s’est mis à oser, à tenter ses propres incursions. Par deux fois, Astrit Hyseni affolait l’adversité, sa première frappe longeait la ligne de Marques (34e) tandis que sa seconde était sauvée sur la ligne par Gétaz (47e). Le néo-promu genevois prenait ses aises, sa confiance gonflait, pendant que le malicieux Stéphane Garcia glissait des merveilles de passes à chaque balle arrêtée. «Leurs coups francs étaient d’éternels dangers. Nous l’avons vite compris mais malheureusement, nous avons continué à faire trop de fautes inutiles en zone dangereuse», regrettait Jean-Michel Aeby, allusion faite à l’ouverture du score de Doudet (85e), suite à une vraie offrande de Garcia.

De la Loma, une merveille de but

Mieux vaut agir que réagir, dit-on en football, mais le Stade Nyonnais a démontré sa capacité réactionnaire en assiégeant, sans affolement, le but genevois. Et c’est le remplaçant Cédric De La Loma qui récompensait cette patience d’une merveille de but, un enchaînement contrôle volée, qui lobait astucieusement Sébastien Roth. A chacun ses regrets, à chacun son point. Nyonnais et Carougeois se devront d’apprécier. Bon gré mal gré.

Résumé du match sur la TSR

Jean-Michel Aeby s'est beaucoup agité sur la touche, avant de confesser sa satisfaction du point obtenu.

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Stade-Nyonnais – Etoile Carouge FC 1-1 (0-0)

Buts: 85e Doudet 0-1; 94e De La Loma 1-1

FC Stade Nyonnais: Marques; Ngindu, Cavaglia (86e Rushenguziminega), De Pierro, Gétaz; Carrupt (75e De La Loma), Ndzomo, Andreu, Bühler; Chentouf (57e Stadelmann), Besseyre

Etoile Carouge FC: Roth; Pauchard, Doudet, Barroso, De Oliveira; Garcia, Ajdini, Delley (68e Araujo), Gormond (57e Khir), Valente (83e Pedretti), Hyseni

Notes: Arbitre: MM. Laperrière, De Almeida et Heinniger. En Colovray, 815 spectateurs. Stade-Nyonnais Nyon évolue sans Bolay, Luongo, Domo, Bryand (blessés). Etoile Carouge sans Gomez (suspendu), Beuchat, Dijoux (blessés). But annulé de Barroso (20e) suite à une poussette dans les 16 mètres.

Avertissements: 26e Andreu (jeu dur), 78e Hyseni (simulation)

YB et le FC Bâle déjà au coude-à-coude

16/07/2011 - Article paru dans Le Matin




La formation de Christian Gross a pris le point du match nul face aux Rhénans. La lutte s’annonce longue et passionnante entre les gros bras du championnat.

Lorsque deux cadors d’une ligue s’affrontent en ouverture de championnat, une fois les 90 minutes évaporées, chacun y va de sa propre analyse, parfois hâtive, souvent réactionnaire, sur les forces en présence. Hier soir à Berne, l’enjeu fut partagé équitablement, dans une partie intense, indécise, qui confirme l’évidence: Young Boys et Bâle seront bien les chefs de meute d’un championnat qui s’annonce déjà passionnant.

La première mi-temps fut dévote à l’observation générale, comme pour calculer les ambitions de son vis-à-vis et rival à la course au titre. Il y a bien eu quelques occasions, ici et là, le poteau d’Alexander Farnerud comme principale offensive (17e) dans une première période dictée par l’obéissance tactique et l’efficacité en zone neutre. Bernois et Bâlois œuvraient autour de leurs plaques tournantes, Alexander Farnerud et Gilles Yapi, les manieurs de ballons de l’entre-jeu. C’est pourtant bien Yann Sommer, le brillant gardien bâlois qui a sauvé la parité, avec deux interventions divines, la première sur une incursion de Raphaël Nuzzolo (3e), puis sur une percée solitaire de David Degen (44e).

Degen-Mayuka: une paire en or

Heureusement, la seconde période démarra avec d’autres ambitions, beaucoup plus offensives, autrement plus spectaculaires, pour un public passionné qui ne demandait qu’à vibrer. Et c’est sur une balle arrêtée que le score se décanta enfin, lorsqu’Alexander Frei délivrait une merveille de centre au second poteau, une balle à cueillir comme un fruit mûr pour Jacques Zoua (50e), qui propulsait le cuir, en deux temps et à bout portant, dans les filets de Marco Wölfli.

Sans être forcément brillant, sans vraiment se transcender, les hommes de Thorsten Fink menaient, l’expérience comme arme meurtrière. Mais les Bernois ont des ressources mentales, physiques mais surtout sportives. L’égalisation des protégés de Christian Gross en est la preuve évidente, le but d’Emmanuel Mayuka étant un modèle du genre: une première offrande de Nassim Ben Khalifa derrière la défense bâloise trouvait le remuant David Degen, qui distillait, à son tour, un centre millimétré pour Mayuka.

Même si les organismes étaient clairement usés par une préparation féroce, les deux formations ont beaucoup essayé, souvent tenté. Emmanuel Mayuka a manqué le k.-o. d’une énorme occasion, seul face à Sommer (70e), avant que David Degen n’expédie un centre millimétré de Ben Khalifa dans les gants du magnifique Sommer (73e). Malgré un ultime coup franc d’Alexander Frei (81e), il était écrit que le score ne bougerait plus, un point qui ne satisfera finalement personne, mais qui reflète au mieux les dispositions des candidats au titre.

Le championnat n’en est qu’à ses balbutiements, mais déjà, Young Boys et le FC Bâle s’accrochent, s’écharpent dans un mano a mano qui s’annonce palpitant.

Le néo-Bernois Nassim Ben Khalifa a tout essayé pour passer l’épaule devant Aleksandar Dragovic mais, au Stade de Suisse, les Bâlois ont su assurer leurs arrières.

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BSC Young Boys – FC Bâle 1-1 (0-0)

Buts: 50e Zoua 0-1; 56e Mayuka 1-1

BCS Young Boys: Wölfli; Spycher, Veskovac, Nef, Sutter; Nuzzolo (59e Costanzo), Silberbauer, Farnerud, Degen; Mayuka, Ben Khalifa (84e Doubai)

FC Bâle: Sommer; Voser, Kovac, Dragovic, Steinhöfer; Zoua (78e F.Frei), Hüggel, Yapi (86e Pak), Tembo (62e Shaqiri); Streller, Frei

Notes: Stade de Suisse, Berne. 31,120 spectateurs. Arbitrage de MM. Studer, Pozzi et Josipovic. BSC Young Boys sans Schneuwly (suspendu), Bienvenu, Lecjaks, Affolter, Lingani (blessés). Le FC Bâle évolue sans Park, Schürpf, Chipperfield, Stocker, Kusunga, G.Xhaka (blessés). Tir sur le poteau d’Alexander Farnerud (17e).

Avertissements: 30e Nef (jeu dur).65e Voser (jeu dur), 75e Dragovic (antijeu).