jeudi 29 septembre 2011

J'ai mal à ma Champions League

29/09/2011 - Article complet et commentaires disponibles sur Cartonrouge






Hier soir, j'ai regardé la Champions League. Je ne me suis pas ennuyé, non, mais l'attrait du zapping m'a titillé, à la limite du ras-le-bol sportif -- diable que c'est rare.

 Après la passion du lundi soir, oui, je m'attendais à mieux, beaucoup mieux, surtout de la part des caciques du monde du foot; des clubs millionnaires et des joueurs grandiloquents qui s'émancipent de cette Champions League riche aux as.

 Norwich-Sunderland, entre sapeurs et carnassiers

Lundi soir pourtant, ce n'était que Norwich City versus Sunderland. Un match entre sapeurs et carnassiers. Un match de milieu de tableau anglais certes, mais une partie où l'implication est totale, les joueurs dévoués à leur supporters, mais surtout au bien-être du jeu: pas de simulation, pas de fourberie, pas de tricherie, un match sans mauvais geste aucun. Bien au-delà du kick-and-rush qu'on abhorre tant ici, dont on se pavane avec une condescendance grave, ce match m'a tenu en grippe et la grappe, la passion du ballon rond en bandoulière.

 26,107 spectateurs de Norwich qui chantent leur fierté, accompagnés de bonne bière et de tatouages de mauvais goût. Qui chantent à la gloire de Léon Barnett, colosse central aux allures de boxeur auteur du magnifique 1-0; de Steve Morison, international gallois longiligne qui adore l'effort, même dans le vide, surtout pour le dévouement des siens. Pour l'anecdote, Norwich s'est imposé 2-1. Mais le rythme fut haletant, passionnel et incessant, rien vu du temps filer.

 Vive la Champions League. Ou pas. 

 Hier soir, c'était jour de gloire, vive la Champions League. Mais je me suis ennuyé ferme. J'ai bien cherché à m'immiscer dans un Valence-Chelsea à priori prometteur, mais après quelques minutes de passivité grave, où les équipes s’observent passivement, où chaque joueur qui ose sortir des 20 mètres carrés qui lui sont attitrés est sermonné, sur le champ, par son entraîneur. Je craque devant tant de crainte et de couardise. Et je zappe.

Au tour de Milan-Plzen. C'est déjà mieux. Mais Antonio Cassano, formidable funambule du ballon, s'essaie maladroitement à une simulation stupidement ridicule. Je craque devant cette tricherie risible. Et je zappe.

Vive le foot, le vrai

Je me rabats sur Marseille-Dortmund, bon gré mal gré. Pendant que Christophe Dugarry s'égosille devant la faiblesse du niveau de jeu, qu'il avoue ouvertement ne connaitre ni le championnat allemand ni Mario Götze -- bonjour l'esprit d'ouverture pour un consultant --, je vois Loic Rémy hurler à la mort sur une touchette de Mats Hummels. On donnerait Rémy pour mort, il ne se lève qu'au moment où M.Eriksson brandit son carton jaune. J'en ai ma claque. Et je zappe, tout en observant le fossé qui sépare la gloire, le strass et les paillettes de la Champions League et le genre, bien plus terre-à-terre des modestes cabochards du milieu de tableau anglais.

Entre soi-disant esthètes de la CL et vrais puristes de la perfide Albion, chacun ira de sa préférence. Moi j'ai clairement la mienne.

Pourtant, je m'obstine. Je transite sans cesse entre l’Espagne et la France, entre la TSR et Canal Plus. Je reprends mon tour des stades en attendant mieux, en attendant de voir du foot, du vrai. Ou en attendant, par exemple, le Wolverhampton-Newcastle du weekend prochain. Vive le foot, le vrai.

Carrow Road, l'antre du plaisir